Cybersécurité à Lisieux
Ce mercredi 4 juin, un forum sur la cybersécurité s’est tenu à Lisieux. Son objectif : sensibiliser les habitants, en particulier les seniors de la région, aux dangers du numérique.
Retour en arrière : nous sommes le 11 juin 2024, au Mémorial de Caen. Ce jour-là, un appel est lancé. Il ne s’agit pas de la libération de la France, mais d’une initiative visant à rassembler les acteurs du territoire normand autour d’une dizaine d’actions liées à la cybersécurité. C’est de cet appel qu’est né ce forum, une première ici à Lisieux. L’événement s’est déroulé à la Filature des Possibles, un tiers-lieu dédié à la formation et à la jeunesse. Ce lieu propose aussi des espaces de travail partagés, accessibles à la location.
Un danger grandissant
Depuis quatre ans, le gouvernement forme des conseillers au numérique. Ils sont aujourd’hui 4 000 en France, intégrés dans diverses structures locales. Leur mission : transmettre leurs connaissances aux seniors et les accompagner dans leur apprentissage du numérique. Mathilde Fonitcheff fait partie de ces conseillers formés par l’État. Elle est aujourd’hui conseillère numérique France Services et à l’initiative de ce forum. Pour elle, la cybersécurité est un enjeu majeur. À cette occasion, elle a sollicité la Gendarmerie nationale pour intervenir et sensibiliser les participants.
La cybersécurité est devenue une priorité nationale. En 2024, un rapport annuel du Ministère de l’Intérieur, annonce avoir enregistré 348 000 crimes et délits liés au numérique, illustrant l'ampleur croissante de la menace . Face à cette situation, le gouvernement a renforcé son engagement. Le ministre de l'Intérieur a récemment déclaré : "La cybersécurité est l'affaire de tous. Nous devons unir nos forces pour protéger nos concitoyens contre les menaces numériques." Cette déclaration souligne l'importance d'une mobilisation collective, impliquant institutions, entreprises et citoyens, pour renforcer la résilience numérique du pays.
Combattre la fracture numérique
Les seniors sont confrontés à plusieurs difficultés. La première : le manque d’information. Ces rencontres ont pour but de montrer qu’il existe des solutions concrètes.De nombreux acteurs organisent des ateliers pour réduire la fracture numérique. La plupart de ces initiatives sont locales et associatives, comme celles du CIOV ou du Lab Lisieux Normandie. Mais certaines viennent aussi du secteur privé. C’est le cas de Capané, une société créée par Élodie Coquin, qui propose des interventions à domicile.“On vit désormais dans un monde où tous nos appareils sont connectés, et où toutes les démarches s’effectuent sur Internet. S’en passer revient à s’isoler socialement.”
Le principal obstacle reste la peur. Beaucoup de seniors sont réticents à utiliser des outils informatiques. Par méconnaissance, ils redoutent d’être piratés à la moindre connexion. L’enjeu est de montrer qu’il est possible de se protéger simplement, sans minimiser les risques, mais sans dramatiser non plus.“La difficulté, c’est de ne pas banaliser la chose, mais de la rendre accessible. On ne doit pas prendre les gens pour des idiots”, explique Mathilde. Jean-François, bénévole au sein du CIOV, fait le même constat. Son rôle : rassurer. “On leur enseigne les fondamentaux : comment installer un mot de passe, reconnaître un site malveillant ou un nom de domaine suspect.”
Créer du lien humain
Au-delà de la cybersécurité, ce forum avait aussi pour ambition de créer du lien social.“J’ai voulu rassembler un maximum de partenaires liés au numérique”, explique Mathilde Fonitcheff. L’objectif est de faire connaître les différents ateliers existants et d’encourager les synergies entre intervenants pour éviter les redondances. “Ils sont nombreux à proposer des formations. L’idéal, c’est que chacun ait sa spécialité : tablette, téléphone, etc.” Mathilde explique que la cybersécurité est aussi un prétexte pour que les gens se rencontrent et échangent.
Article rédigé par Arthur Courtois
